chasse aux brigands

Davlink sort de la ville et prend la direction de la forêt. Il est plutôt serein, même s'il ne sait pas encore à quoi s'attendre. Des brigands attaquent des voyageurs, toujours aux abords de la forêt, s'enfuyant dans celle-ci leur larcin terminé, laissant derrière eux cadavres et désolations. Voilà en tout et pour tout les informations qu'il possède sur sa mission.

-Plutôt maigre comme information, pense-t'il, mais j'en saurais plus dés que j'aurais retrouvé leurs traces. Ensuite je n'aurais plus qu'a les pister jusqu'à leur campement et quand j'en saurais plus sur eux, j'aviserais.

Ne possédant que l'équipement avec lequel il était arrivé la veille, il lui faudra être prudent. Sa cuirasse de plates est encore poussièreuse de son long voyage qui le mena a Boletaria. Sa lance est attachée dans son dos, pointe vers le haut, dépassant de son épaule droite. Son petit bouclier de soldat rond en métal est accroché à sa ceinture en cuir sur sa hanche gauche. Sur celle de droite pend une épée courte, très utile dans les lieux étroits où sa lance perd de son éfficacité. Pour finir, son front est ceint d'une couronne d'argent à la fonction double d'atténuer l'éffet des sorts qu'on lui jette et d'empêcher ses cheveux de tomber devant ses yeux lors d'un combat.

C'est ainsi vêtu qu'il arrive à la lisière de la forêt. A partir de là, la prudence s'impose. Ce n'est pas le moment de tomber dans une embuscade. Quoique qu'il y a t'il de plus simple pour trouver les brigands que se soit eux qui le trouvent, se dit il ironiquement.

Davlink suit le chemin qui longe la forêt. Cela fait déjà un moment qu'il n'a plus rencontré personne. Il s'arrête et observe autour de lui. Route peu fréquentée à certaines heures de la journées, forêt d'un côté pour se disssimuler, de l'autre un champs empêchant aux victimes de s'enfuir à couvert. L'endroit idéal pour tendre une embuscade à une proie facile. Ce qu'il n'est pas, enfin il l'espère. Il reprend la route, se concentrant sur les moindres détails l'environant, au cas où il découvrirait un indice.

Un peu plus loin, la route fait un virage sur la gauche et disparait derrière les arbres. D'après les quelques informations qu'il a pu glaner, la route qu'il emprunte, d'ici peu, croise celle venant des entrailles de la forêt et celle menant aux pieds des montagnes. Un carrefour prisé des brigants.

Cest en s'approchant du virage que Davlink entend les voix, des rires, encore faibles. Il décide de quitter la route et qu'a partir de maintenant, il avancera à couvert, protéger par les arbres. Il avance doucement, le plus silencieusement possible, l'oreille aux aguêts, guidées par les voix se faisant de plus en plus fortes à mesure qu'il se rapproche d'elles.

Soudain, entre deux fourrés, apparait le carrefour. des hommes tournent autour de deux chariots et des cadavres sillonent le sol. certainement des marchands malchanceux. Davlink éssaie de compter les brigands. Deux montent la garde, un à chaque extrémité du convoi. Trois autres transfèrent la marchandise du deuxième chariot dans le premier, et un dernier rassemble les cadavres vers le chariot du fond. Une fois vide, celui-ci est chargé des corps des marchands. Leur besogne terminée, ils montent sur leurs chevaux, sauf deux qui prennent chacun les rennes d'un chariot.

L'homme qui semble être le chef, car c'est lui qui donne les ordres jusqu'à présent, s'approche du chariot du fond et dit à son jeune conducteur:

-On va au campement avec la marchandise. Toi tu te débarrasses d'abord de ces corps avant de nous rejoindre avec le chariot, on va en avoir besoin.

-Pas de problême chef, j'ai l'habitude.

Sur ce, tout ce petit monde quitte la place en direction du coeur de la forêt. Davlink se met en piste des chariots, content d'être tombé comme ça sur les brigands, cela facilite grandement ses recherches.

Sortant du couvert des arbres, Davlink se dirige au centre du carrefour. Malgré la légère brise qui tente de la dissipée dans l'air, l'odeur de la mort persiste encore faiblement. La terre quand à elle boit le sang fraichement versé. D'ici peu, plus rien n'indiquera qu'il y a eu un combat ici.

Bien, aucun autre détail intéressant. et puis la piste est facile a suivre. Les traces laissées par les chariots, deux sillons parallèles écartés de six pieds et d'au moins deux pouces de profondeur, sont comme une invitation pour notre jeune guerrier. Il se met donc en route, s'enfonçant au coeur de la forêt, espérant trouver le camps des brigants avant la nuit. La forêt est déjà sombre même à cette heure matinale de la journée, alors la nuit! Le danger est omniprésent en ces temps troublés, mais certainement accru au plus profond de la nuit. Puis les ténèbres sont les alliées des démons, leur territoire.

Davlink avance lentement, un oeil sur la piste et l'autre qui observe les horizons. Il marche dans la forêt depuis maintenant une heure quand les traces des chariots se séparent. Les plus profondes, celles du chariot de marchandise, continues tout droit sans s'écarter de sa route, alors que celles de l'autre empruntent un chemin plus petit qui s'enfonce a travers les arbres. Pas d'autres empreintes, aucun des cavaliers ne semble l'avoir suivi. Le brigand doit être seul, c'est l'occasion de pouvoir s'en débarrasser tranquilement.

Le jeune guerrier quitte la route pour s'engager à la suite de sa proie. Le chemin est sinueux et difficilement praticable pour un chariot, et Davlink ne met pas longtemps a apercevoir devant lui celui qu'il a pris en chasse. Celui-ci est à l'arret, et pas trace du brigand qui le conduisait, ainsi que de la moitié des cadavres dont il était chargé. S'approchant discrètement, Davlink fit passer sa lance par dessus son épaule pour la tenir en main droite, prêt au combat. Arrivé a hauteur du chariot, il examine les environs quand il entend du bruit venant des fourrés sur sa gauche. Se cachant de l'autre côté, il attend.

Sort du fourré le jeune brigant, qui se dirige vers l'arrière du chariot pour y prendre un nouveau corps pour aller le jeter avec les autres. Davlink se relève et le brigeng pousee un cri de stupeur.

-Qu...qui êtes vous?
-La justice!
-P...pardon?

Puis le brigand semble retrouver ses esprits et dégaine une épée longue du foureau qui pend à sa ceinture. De bonne qualité, donc certainement volé, elle semble trop grande pour le jeune homme qui doit la tenir de ses deux mains.

-Meurs crie t'il en s'élançant en avant, frappant d'un grand coup d'estoc.

Tenant fermement sa lance à deux mains, Davlink pare le coup d'une technique simple consistant à faire longer la lame de sa lance le long de l'épée pour la faire dévier de sa trajectoire tout en prolongeant le mouvement pour atteindre son adversaire avant qu'il puisse se ressaisir. Sa lance perfore la tunique en cuir, s'enfonçant sans difficulté pour ressortir au milieu du dos. Il l'a retire d'un coup sec et le jeune homme sécroule, mort avant d'avoir touché le sol.

-Pauvre idiot, tu n'avais aucune chance comme ça.

Ne pouvant s'encombrer du chariot, il charge le corps du brigand dedans ainsi que son épée. Il préviendrait la garde à son retour qui s'occupera de venir récupérer les cadavres, détachant seulement le cheval qui devra retrouver son chemin tout seul. Lui fait demi-tour et repart sur la piste des autres brigands.

De retour au croisement, Davlink reprend la piste du reste de la troupe de brigands mais s'aperçoit vite qu'il n'est pas le seul à les suivre. D'autres empreintes se sont ajoutées à celles du chariot et des cavaliers. Des empreintes de pieds nus, de grands pieds, plus grands que la normal pour un humain. Des gobelins, de toute évidence. Trois d'aprés les traces laissées au sol, voilà qui va compliquer la tache.

A partir de là, Davlink décide de suivre la piste au couvert des arbres. Il avance lentement et c'est seulement au bout d'une bonne heure de marche qu'il commence à entendre du bruit. Sentant qu'il se rapproche de ses proies, il accélère un peu la cadence. Au bout de quelques minutes, les sons se font plus net et notre jeune guerrier reconnait facilement le bruit de l'acier contre l'acier.

S'approchant silencieusement, il décroche sa lance de son épaule et observe la scène caché derrière un arbre. Le chariot est renversé sur le côté. Deux des gobelins sont aux prises avec quatre des brigands, le cinquième se vidant de son sang d'une plaie au ventre. Le troisième gobelin est démarqué du groupe de combattants et se délecte des entrailles d'un des cheval gisant à ses pieds.

-je n'ai plus qu'a attendre, se dit Davlink, et selon l'issu du combat je n'aurais peut-être pas à intervenir. Si les gobelins l'emportent, je m'éclipse discrètement.

Ce qui n'arrivera pas, malheureusement. Se sentant observé, le gobelin le plus proche se retourne et, délaissant son repas, se dirige en direction du guerrier. Celui-ci, toujours caché par les arbres, recule lentement. Un craquement le fait sursauter. Il vient de marcher sur une brindille. Le gobelin aussi l'a entendu et fonce en direction du bruit, sa massue levée au dessus de la tête. Le coup porté par celle-ci à travers les fourrés est si puissant qu'il oblige Davlink a plonger en avant entre deux arbres. Il roule sur une épaule, reprend appui sur un pied et se relève, le tout à une vitesse prodigieuse. C'est alors seulement qu'il s'aperçoit qu'il est au milieu de la route.

Sortant des fourrés, le gobelin abat sa massue sur lui, avec autant de force que pour le premier coup. Le guerrier plonge sur le côté, roule de nouveau sur son épaule et, tout en se relevant, donne un coup de lance circulaire. Celle-ci atteind le gobelin dans les jambes, déchirant les muscles des cuisses, le faisant s'éffondrer face contre terre. Profitant de l'occasion, le lancier enfonce son arme dans le dos de sa victime.

Il se retourne juste a temps pour voir un deuxième énnemi lui foncer dessus. Celui-ci est armé d'une épée et l'attaque par un coup de taille puissant. Davlink pare, contre attaque sa lance tenu à deux mains mais le gobelin esquive. Le combat est lancé. Attaque puissante d'un côté, roulade et contre-attaque de l'autre.

Profitant d'un temps d'arrêt de son adversaire pour souffler, le lancier jette un oeil du côté du chariot. Il n'y a plus q'un seul brigand debout. Il va falloir se dépècher s'il ne veut pas se retrouver face à deux gobelins en même temps.