Enrika était laide à souhait et Enrika savait très bien que son tenue vestimentaire n'allait pas passer inaperçu. La plupart des femmes ne s'habillent pas de cette façon. Bien au contraire. C'étaient des femmes aux longues robes et plutôt élégantes. Vetue d'un pantalon corsaire et d'un chemisier noir, elle s'aventure dans la ruelle jusqu'à tomber dans une impasse. Là, un homme franchissant le mur atterit à quelques mètres derrière elle
-Tu sembles perdu, étrangère?
Enrika se retourne et tombe nez à nez avec un vagabond portant une cicatrice au visage
-Je suis seulement de passage
-Tu m'as l'air d'avoir pris un sacré coup. Quelqu'un t'a frappé?
L'homme fait mine de toucher sa marque noir mais Enrika le repousse violemment
-Je t'interdis de me toucher
-Eh bien, tu m'as l'air d'être une petite insolente.
-Crois-moi, je peux être bien pire que çà, prévient Enrika d'un air menaçant
-D'où viens-tu, étrangère?
-Des terres nordiques de Bolétaria.
L'homme l'observe un instant, croise ses bras et ajoute en caressant sa barbe
-Ca t'interesse de gagner quelques âmes?
-Mouais...Ca dépend du travail qu'on me propose.
-Suis mois. Je vais t"amener à quelqu'un de confiance
L'homme franchit le mur. Enrika le suit. Elle atterit dans une boite de foin puis l'homme, plutôt courtois, l'aide à se relever. Enrika machinalement sourit puis pénétre dans une petit tour de la place principale. A l'intérieur, cris d'ivrognes et discussions houleuses et bruyantes. Un vrai bordel, quoi. L'homme accompagne Enrika au fond de la taverne et lui montre un soldat portant une épée longue.
-L'homme là-bas s'appelle Carlos. Je te déconseille fortement de lui mentir sur quoi que ce soit. Attends-moi ici
L'homme informe Carlos de la présence d'une recrue. Enrika est priée de s'avancer mais avant un soldat posté à gauche procède à une fouille minitieuse de la jeune femme. Le soldat sort de sa besace une dague aiguisée.
-Cette dague appartient à mon mari. C'est un souvenir que je garde pour ne pas oublier que ce n'est pas ordure.
Carlos sourit et lui fait signe de s'asseoir. Il allume sa pipe et interroge Enrika
-Quel est ton nom?
-Ursula
-Carlos vient de me dire que tu souhaitais travailler à mon service.
-Ca m'interesse, ouais. Du moment que ce soit bien payé.
L'homme lui propose du feu mais Enrika refuse. Il y avait une limite à pas dépasser. Déjà qu'elle devait porter des vêtements aussi sales...
-Disons que je suis plutôt spécialisé dans le commerce de produits illégaux et qu'il me faut trouver des clients pour le vendre dont tout ce que tu as à faire c'est de convaincre ces clients récalcitrants pour qu'il accepte nos produits. Alors toujours intéressé?
-Ouais, c'est dans mes cordes.
-Parfait, nous levons le camp dans la soirée. Bienvenue chez nous, Ursula...
Carlos lui serre la main, concluant le marché