[Contrat] Voler la Couronne d'Allant [4]

Ses blessures s’étaient refermées, lui prouvant l’efficacité de son remède : la douleur s’était estompée et il avait arrêté de se vider de son sang. Il regarda l’ascenseur…

- Bien, allons-y, cette Couronne sera mienne !

Il entra dans l’ascenseur et tira sur le levier suspendu en l’air. L’ascenseur s’éleva doucement d’étage en étage avant d’arriver au sommet et de s’arrêter, les portes s’ouvrirent dévoilant une salle avec un tapis rouge qui menait jusqu’au trône, des piliers était alignés le long du tapis. Il se cacha derrière le premier et jeta un coup d’œil au fauteuil royal : Allant était assis sur son trône, les yeux fermés et sa couronne sur la tête.

Canarchy se posa alors une question existentielle : Les démons majeurs dormaient-ils comme les humains ? Il n’est était pas persuadé étant donné qu’ils avaient perdu leur part d’humanité mais dans le doute il se glissait discrètement, avançant et se cachant derrière chaque nouveau pilier. Alors qu’il n’était plus qu’a quelques mètres il fonça rapidement sur sa gauche dans une zone d’ombre, quittant sa cachette. Il se faufila discrètement derrière le trône, se releva et tendit le bras pour saisir la couronne…

Il sentit un contact glacé sur son avant-bras, se disant que ce devait être le joyau.

- Stupide petit assassin, pensais-tu vraiment que je dormais ? Pensais-tu vraiment que je ne t’avais pas vu ? Tu me sous-estime, misérable insecte. Ne te monte pas la tête car vous avez réussir à défaire mon chevalier avec tes petits amis, qui n’ont d’ailleurs pas l’air d’être avec toi aujourd’hui huhu…

C’était donc la main du démon qui été à l’origine de ce contact glacial... Il fut soulevé par une force prodigieuse et alla rencontrer le premier pilier de la rangée de droite dans un impact sourd. Il regarda le Roi plus en détails : celui-ci était à présent debout face à l’assassin, son épée en main et vêtu de ses habits royaux, les yeux brûlants d’un rouge éclatant.

Canarchy se remis sur pieds et pensa rapidement à la suite des évènements : « Je n’ai aucune chance dans un combat direct face à lui, il ne me reste plus qu’à le feinter puis à partir par les escaliers, je n’aurais pas le temps de prendre l’ascenseur… Je devrais bien trouver quelque chose, l’important est de survivre ». Il se mit à bouger, se cachant de pilier en pilier rapidement, le Roi le regardait puis tranchant l’air devant lui, et une puissante onde de choc suivit l’attaque, se dirigeant droit sur l’assassin qui se baissa. Un des piliers fut coupé en deux, tombant lourdement au sol dans un grand fracas.

En se relevant, il constata que le Roi fonçait droit sur lui, semblant glisser sur le sol, épée en avant. Il effectua une roulade sur sa droite et esquiva ainsi la charge. Canarchy courut rapidement jusqu'à Allant et lui donna un coup avec chacune de ses épées avant de reculer d’un coup sec pour esquiver un nouveau coup de la lame démoniaque. Il envoya deux couteaux de lancer en direction des yeux du Roi. « Héhé, je n’ai jamais rencontré personne à qui l’ont ne pouvait crever les yeux, il va esquiver ».

En effet, le Démon Majeur se décala et l’on entendit un bruit de métal tombant au sol : l’assassin avait profité du fait que le Roi soit focalisé sur les deux couteaux qui lui étaient destinés pour en envoyer un autre vers la Couronne qui était tombée au sol. Il fondit droit sur la joyau qui gisait au sol l’attrapant et se dirigeant vers une porte située à droite de l’ascenseur.

Allant, furieux, saisit son épée, les deux mains sur la garde et la planta dans le sol. Une formidable explosion de lumière blanche eu lieu. Tous les piliers furent détruits et Canarchy encaissa également le coup, décollant du sol pour rencontrer le mur de l’entrée de la salle, le dos en sale état, les mains toujours agrippées à l’artefact. Il essaya de se relever sans succès, il conclut donc que la douleur et les effets magiques du sort étaient bien réels et s’injecta alors rapidement la dose de morphine qu’il avait achetée. Aussitôt, la douleur disparut et il se rappela que même s’il ne sentait plus grand-chose, ce n’était pas pour autant qu’il n’était plus blessé.

Il se releva et courut directement par la brèche à sa droite, puis fonça a gauche, se rappelant que la cage d’escalier qu’il avait vu se trouvait vers l’entrée du bâtiment et l’ascenseur plutôt au bout. Il continua de filer tout droit, croisant des Chevaliers Noirs et autres Mages obèses mais il n’avait pas le temps de les affronter, il se contentait de passer entre les jambes des mages dissipés, de courir quelques pas sur les murs pour pouvoir sauter au-dessus des chevaliers et continuer ainsi son avancée.

L’Assassin se retourna rapidement et remarqua qu’Allant était derrière lui, plutôt loin mais qu’il le pourchasserait surement pendant un moment. Il regarda de nouveau face à lui et aperçut la cage d’escalier tant espérée, il accéléra encore un peu plus la cadence. Une fois arrivé à l’entrée de la cage, il commença à dévaler les marches le plus rapidement qu’il le pouvait avant recevoir une flèche dans le bras droit. Il ne sentit rien et continua sa descente. Un étage plus tard, Allant arriva dans la zone à son tour, l'incitant à ne pas s’arrêter. Il croisa quelques assassins en blancs alors qu’il descendait et évita leur coup de pied, se contentant de les pousser rapidement dans le vide d’un balayage ou d’une simple poussée.

Ses poumons étaient en feu mais il ne pouvait pas s’arrêter, baissant parfois la tête pour éviter les attaques tranchantes à distance du Roi.

- REVIENS ICI AVORTON JE VAIS TE TUER TU M’ENTENDS ?!

Voila qui n’était pas rassurant, la voix rauque du Roi-Démon résonna dans la cage, rappelant la sentence en cas d’échec. Alors qu’ils arrivaient au second étage, Canarchy décida de sauter et atterrit lourdement au rez-de-chaussée, toujours désert. Il sortit rapidement la fiole de poison fort de sa manche et l’appliqua sur ses deux lames tout en rangeant la couronne et prenant ses épées à la place, avant de repartir en piquant un sprint.

Il arriva dans la Cour de la Forteresse et leva les yeux au ciel : le dragon bleu était toujours là, volant autour du donjon. Cependant il n’était pas question de ralentir et il fonça droit devant lui, il pouvait voir les portes ouverte au loin, enfin ouvertes c’était vite dit car on entendit un craquement et elles s’abaissèrent. « Hé merde c’est bien ma veine ça » pensa-t-il. Une dizaine de soldat se dressèrent devant lui et il trancha dans le vif, sans trancher de membre, le poison faisant son effet quelques secondes après la première entaille infligée à ses ennemis. Une lance se planta dans son flanc droit mais la morphine faisait toujours effet, il abattit rageusement ses lames et son adversaire s’effondra. Il retira la lance et continua sa route, ses adversaires tous morts en un coup, le poison était réellement efficace sur les humanoïdes.

Il courut à en perdre haleine et entendit un rugissement effroyable, il ne fallait pas être devin pour deviner qu’il s’agissait du dragon. Il y avait un bâtiment en ruine sur sa gauche et il l’utilisa pour se mettre a couvert, l’atmosphère se réchauffa autour de lui et il attendit sagement la fin du déluge de feu pour repartir, toujours en courant. Une trainée de flamme était présente sur une trentaine de mètres et Canarchy vit des soldats en feu courir autour du brasier. Ce sera toujours ça de moins à affronter. Il était rendu à mi-chemin et une masse de démon était visible au loin, proche des portes, cela n’allait pas être évident de s’en sortir indemne, et alors qu’il avançait, il sentit un choc et baissa les yeux…

Une épée lui sortait du ventre, du sang coulait et pourtant, toujours aucune douleur. Il tourna la tête et vit Allant, un sourire dément aux lèvres.

- Et maintenant petit voleur, c’est l’heure de la sentence !

Aussitôt, l’assassin repris ses esprits planta ses deux lames dans les jambes de son assaillant et lui décochant par la suite un violent coup de griffe dans le visage, planta le métal a travers la chair de sa joue. Le Roi lâcha son épée et recula, hurlant de douleur, le poison devait quand même le picoter un peu malgré sa puissance…
Il tira l’épée de son estomac, la jeta au loin et sprinta à nouveau, laissant le Roi-Démon dans sa torpeur. Canarchy avançait et au lieu de courir directement vers la Porte maintenant fermée, il prit la direction de la Tour qui renfermait le mécanisme d’ouverture, tailladant les ennemis qui se dressaient avant de les laisser mourir des effets secondaires toxiques…

Il n’était plus très loin et des flèches fusaient dans sa direction, les archers des Murs était tous alignés, tirant à répétition dans sa direction, des Chevaliers étaient visibles un peu plus loin. Il se tourna et remarqua que le Roi venait de récupérer son épée, visiblement remis. Pas de temps à perdre, il était presque arrivé à la Tour une petite centaine de mètres les séparait. Trois Chevaliers noirs était devant la porte, bloquant le passage, l’assassin tira deux couteaux de sa ceinture et les envoya dans la tête de ceux des côtés qui foncèrent aussitôt sur lui.

Il n’était plus qu’a cinquante mètres quand il rencontra les deux premiers chevaliers qui chargeaient dans sa direction. Il rangea ses lames, sauta peu avant l’impact et avec une agilité déconcertante attrapa de ses mains la tête de chaque chevalier pour les faire s’entrechoquer, chacun planta l’autre de sa lance au passage. Il retomba sur le sol et les premiers contrecoups de la morphine surgirent, la douleur s’immisçant peu à peu dans son corps. Il était face au chevalier qui gardait la porte de la Tour et décida de lui foncer dedans, profitant de son élan, le démon leva son bouclier et tout deux furent au sol.

Canarchy enfonça ses griffes dans la tête de la créature et montant les escaliers, à bout de souffle. Il marchait et se demanda ce que faisait Allant, il n’avait pas eu le temps de le surveiller avec tout ce qu’il s’était passé et il craignait le pire. Il continua de monter et arriva sur la terrasse. Le mécanisme était à côté de lui et il tira le levier. Les Portes s’ouvrirent une nouvelle fois et il vu une foule de démon entrer dans la Tour.

Bien, plus possible de prendre les escaliers donc, et il fallait faire vite. Il donna quelques coups d’épée dans le mécanisme et la porte se stoppa a mi-chemin de son ascension. Allant arriva sur la terrasse, avec sa masse de démon, l’assassin n’hésita pas et sauta dans le vide, il était à peu près au troisième étage. Il atterrit et tomba lourdement, les jambes douloureuses suite à cette récéption, il avait voulu aller trop haut. Une, deux, trois, quatre, cinq flèches se criblèrent dans son dos et il hurla de douleur. Il tenta de se relever mais cela lui était difficile, la morphine n’était presque plus qu’un souvenir.

Allant apparut devant lui, le saisit à la gorge et le souleva assez haut. Ils étaient devant les Portes, le salut de Canarchy n’était qu’a quelques mètres et pourtant, il allait mourir de la main du Roi.

- Je vais te tuer et reprendre ma couronne, petit insolent, tu pensais vraiment pouvoir t’en tirer comme ça hein ? Et bien maintenant, crève !

Le Roi-Démon de sa libre tenait son épée, il la recula lentement et allait frapper…

- TEMPÊTE DE FEU !

Vandel venait d’arriver et prononça ces paroles alors qu’il sautait, et à sa réception au sol, des flammes jaillirent du sol, brûlant tout les démons à portée ainsi que Allant lui-même qui lâcha Canarchy sous la surprise. Le Mage attrapa l’Assassin, lança une boule de feu dans le mécanisme de la porte qui explosa puis parti en courant, tenant l’assassin par le bras qui ne pouvait que suivre le mouvement.

Les Portes se refermèrent alors qu’ils étaient tout deux hors de la Forteresse et un cri s’éleva de l’autre côté.

- SOYEZ MAUDITS ! JE VOUS TUERAIS TOUS VOUS M’ENTENDEZ ? MA VENGEANCE… SERAT TERRIBLE !

Le calme revint. L’Assassin s’effondra devant le portes, toujours conscient.

- Vandel, sans toi je serais mort, parvint-il à articuler.

- Je ne pouvais pas te laisser sortir de la tout seul, je me suis posté près des portes et j’ai attendu de voir ce qu’il se passait, et puis, tu m’a déjà sauvé la vie une fois, comme ça nous sommes quittes !

- Tu dois avoir raison, mais tout de même, c’était Allant, on aurait pu y rester tout les deux !

- Nous sommes vivant aujourd’hui, alors profitant en pour devenir plus fort le jour ou il décidera de se venger.

- Tu as raison Vandel. Peux-tu m’aider à retirer ses flèches ? Et je te serais reconnaissant si tu pouvais me passer un peu de cet onguent.

- Pas de soucis, on va quand même s’éloigner un peu avant si tu veux bien…

Ils prirent leur distance et le Mage commença à arracher les flèches et s’occuper des blessures de l’assassin grâce à l’onguent. Il vu l’entaille laissée par Allant au niveau de son estomac, l’onguent ne pourrait rien faire pour ça, Vandel allait devoir user de sa magie…